Dans la bibliothèque de Bernheim à Noumea, une exposition intitulée « Dis-moi 10 mots qui nous relient » a mis en valeur la langue française, citant qu’« elle participe à la cohésion sociale d’un groupe ou d’une collectivité, nous permettant de « faire société » et c’est grâce à son partage, qu’on peut relier les membres d’une même communauté, étant entendu qu’un même individu peut appartenir à plusieurs communautés linguistiques à la fois. » Ma propre expérience en Calédonie donne corps à cette valorisation de la langue française.
On pourrait comparer l’emploi du français sur le « Caillou » à un fil qui parcourt une distance vaste, traversant 28 langues mélanésiennes, dont la multiplicité fait que le français est devenu le moyen de communication privilégié entre les Mélanésiens, car il est répandu dans tout l’ensemble des aires linguistiques.
J'étais témoin de cette cohésion sociale lors d'un rassemblement de tribus différentes en raison du deuil. Les grands chefs ont employé le français pour se faire comprendre entre les locuteurs du drehu, du paici et du nengone. C’est vraiment un lien vital, comme a constaté un élève en seconde dans ma classe. « Moi, je viens de Poindimié et je ne comprends même pas la langue de Touho (sauf les gros mots), qui se parle à une demi-heure de chez moi! Mais grâce au français, on se comprend.»
En Nouvelle-Calédonie, le français relie aussi de nombreuses cultures différentes, parmi lesquelles les cultures française, mélanésienne, vietnamienne et wallisienne. Les tensions politiques, géographiques, sociales et économiques exercent une pression immense sur cette langue commune. Pour apprécier sa résistance face aux conflits culturels, on n’a qu’à regarder le pays voisin, le Vanuatu, qui, après une trentaine d’années d’indépendance, garde toujours le français parmi ses trois langues officielles. Ce cas illustre la survie du français dans une île isolée du Pacifique qui a subi à une crise politique paralysante.
De nos jours, en Calédonie, il existe de nombreux cas dans les tribus isolées sur la Grande Terre, où, en raison de l’absence du soutien linguistique et de locuteurs français, ce fil linguistique se brise, au détriment de la conservation de la langue française. A Saint-Louis, un nouveau créole s’est développé, étant autrefois une langue française standarde qui a été fortement influencée par plusieurs langues mélanésiennes locales. Ayant passé une journée dans une tribu dans cette région, j’ai entendu ce substrat français, le tayo, qui est parlé par environ 2000 résidents.
On constate donc que de tous côtés, il faut qu’il y ait un fort attachement à cette langue, afin que la corde ne s’entortille pas, mais qu’elle reste intacte, assurant une connexion efficace, qui peut faire circuler la voix, ainsi transmettant les pensées et les sentiments d’une façon fiable. Parfois, pourtant, cette langue véhiculaire, le français, n’arrive pas à parfaitement encapsuler le sens des langues mélanésiennes, qui «par rapport à l’univers physique et mentale mélanésien ont effectivement cette diversité d’approche…(une) finesse qui ne peut tout à fait être reprise ni redonnée complètement à travers du français. [1]»
Les langues ne sont pas ainsi que des outils de communication, mais aussi porteuses du sens et du savoir, dans lesquelles on trouve « des expressions forgées par le temps et l’usage pour signifier certaines réalités sociales, historiques, culturelles, quotidiennes….[2]» Bien dotées de métaphores et « réputées pour la variété et la complexité de leurs systèmes phonologiques[3] », ces langues locales ajoutent une valeur importante à la richesse linguistique de la Nouvelle-Calédonie, une contribution différente de ce qu'apporte la langue française.
Bref, pendant mon séjour en Nouvelle-Calédonie, il m'était évident que le français pénètre quasiment tous les aspects de la vie calédonienne, en tant que langue publique des affaires, des médias (même la seule chaine de radio kanak est diffusée en français) et de l’enseignement. J'étais encore reconnaissante pour l'occasion que j'ai eu d'apprendre cette belle langue au lyceé et à l'université en Nouvelle-Zélande. Cela m'a permis de bien m'intégrer dans le pays voisin le plus proche de la N.Z., un territoire d'Outre-Mer, où le français garde son statut comme langue officielle.
[1] “Langues kanak et Accord de Noumea”, Agence de Développement de la Culture Kanak, Noumea, 2000, Page 22
Thursday, 30 June 2011
Monday, 30 May 2011
Une mascotte trilingue...
Voici la preuve vivante que l'intégration de ces langues locales dans la société calédonienne est possible!
Je vous présente Joémy, la mascotte des Jeux du Pacifique, dont le nom est un bel exemple du mariage de ces langues.
Son prénom est d'origine drehu «troémi» et se prononce «chôémi» qui signifie «viens». Son nom est aussi proche phonétiquement de «join me» en anglais ou «rejoignez-moi».
La petite roussette est bleue comme l'océan Pacifique qui borde les 22 pays qui ont participé aux Jeux.
L'insertion de cette petite chauve-souris polyglotte dans la communauté sportive s'est tellement bien passée que tout le stock de ses peluches a été épuisé!
L'insertion de cette petite chauve-souris polyglotte dans la communauté sportive s'est tellement bien passée que tout le stock de ses peluches a été épuisé!
L’hymne des Jeux avait aussi quelques paroles en drehu...
Pourquoi le drehu, s'il y a 28 langues locales en Calédonie? Parce que c'est la langue locale la plus parlée, avec au moins 12 000 locuteurs qui viennent essentiellement de Lifou (une ile Loyauté) .
Certes, comme les animaux en voie de disparition, c’est la survie du plus fort!
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Les V.I.P. hôtesses des Jeux au Méridien (vêtus de tenue traditionelle) |
(Les Jeux ont eu lieu au mois de septembre 2011 en Nouvelle-Calédonie. J'étais bénévole et ai accompagné les délégués anglophones aux matchs etc. )
La co-existence linguistique
La situation qui s’est présentée lorsque je me suis retrouvée dans toute cette complexité linguistique en Nouvelle-Calédonie n’était pas forcément quelque chose de négatif. Elle a plutôt engendré une curiosité et une fascination chez moi, me poussant à établir de bons rapports avec mes élèves afin de trouver comment ou s’ils réussissent à faire entendre leur(s) propre(s) langue(s) dans un pays francophone et s’ils arrivent à fixer leurs frontières linguistiques dans cette communauté polyglotte. Comme le prédateur du cagou, le chien, dont le cri se ressemble à celui de l’oiseau vulnérable, je voulais aussi comprendre si la langue dominante menace la ‘survie’ de ces langues minoritaires et si elle complique l’échange de paroles entre ces langages dominés. Exerce-t-elle une influence nuisible sur la ‘préservation‘ de ces vingt-huit langues locales, dont dix sont en voie de disparition?
Avec une telle diversité linguistique, il est pourtant difficile d’en tirer des généralisations car la maitrise d’une langue dépend, bien sûr, des circonstances de l’individu, y compris de ses origines, de son éducation et de sa position sociale, et est ainsi un sujet sensible qui est étroitement relié à sa vie privée. En plus, entre les élèves mélanésiens que j’enseignais, il y avait tant de disparités de ces données qu’ils avaient tendance à mentir, pour dissimuler leurs réalités, ainsi minimisant ces différences. Pour la plupart, ces jeunes avaient grandi en tribu, qui les a inculqués une certaine habitude de ne pas dire la vérité afin de voiler leurs situations. J’ai eu l’occasion de voir de près cette particularité tribale pendant un séjour dans un tel espace confiné où il faut être discret ou trompeur pour que le voisin n'aperçoive rien, ni prenne ce qu’on vient de récolter, par exemple.
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La vie en tribu avec amis |
Il était ainsi difficile de déterminer quelles langues parlent ces jeunes, en raison de ces obscurités et parfois dans certain cas, de leur timidité de parler à haute voix devant la classe, surtout si l’adolescent était le seul ambassadeur de sa langue dans la classe. Ce qui a facilité le partage de leur patrimoine linguistique était le petit exposé que j’ai fait sur la langue et la culture maori*. En mettant en valeur cette langue minoritaire, les élèves voulaient réciproquer ce geste, en valorisant leurs propres richesses linguistiques. Mais même après cela, il était évident qu’ils hésitaient encore à reconnaitre leurs langues maternelles et encore plus à en être fiers dans ce cadre lycéen. Petit à petit, ils sont devenus plus ouverts et quelques uns ont osé dire « bonjour » dans leurs propres langues. Une barrière qui empêchait encore ce partage socioculturel était le sentiment de gêne. Ça m’a fait de la peine d’entendre la fille la plus bavarde de la classe refusant de s’exprimer en wallisien, sa langue maternelle, à cause de "la honte".
Comme illustre le dernier exemple, dans le lycée, le français joue un rôle dominant, voire oppressif, mais les élèves mélanésiens sont toujours reconnaissants de l’occasion de pouvoir se communiquer en français entre aires linguistiques. Un élève a affirmé la valeur du français, disant que «sans français, nous, les kanaks, on ne pourrait pas se comprendre, parce qu’on ne comprend souvent pas la langue de la tribu voisine. Pour les échanges (les mariages etc.) entre tribus, le français est indispensable!» Pour eux, la langue française n'est pas considérée comme un véritable prédateur, plutot une clé intégratrice pour leur avenir en Calédonie et peut-être, en Métropole, plus tard.
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Un petit enfant en tribu à Thio |
Enfin, grâce aux efforts de chacun, on a réussi à mettre le doigt sur le nombre de langues parlées dans la classe, comptant 12 langues maternelles entre 24 élèves. 80 pour cent des élèves qui ont rempli le questionnaire parlaient plus que deux langues (ainsi que le français), parmi lesquelles le drehu, le paici, le nengone, le vietnamien, le wallisien, le tahitien, le javanais, le mandarin, le futunien, le bichlamar et l’anglais. Je me suis rendu compte que ces jeunes sont dotés d’un patrimoine linguistique riche qui risque de disparaitre, s'ils ne le protègent pas. A mes yeux, de voir certains élèves se taire en langue dominées signifie que ce sont des victimes d’une crise d’identité linguistique. Si les locuteurs d’une certaine langue ne la revendiquent pas, comment peut-on sauver ces langues qui sont menacées ?
A mon avis, la solution reste entre les mains des homme politiques. Suite aux Accords de Matignon dans les années 80, il y a eu un certain relâchement au niveau politique noté dans la discipline linguistique qui a permis aux locuteurs de pratiquer les langues locales dans certains établissements français. Contraire à leurs grands-parents qui auraient été sévèrement punis si une langue autre que le français sortait de leurs bouches dans la salle de classe, cette génération, largement composée de métis, connait plus de liberté dans l'expression orale et peuvent maintenant passer le baccalauréat en langue locale.
A mon avis, continuer à promouvoir ces langues autochtones dans la sphère politique encouragera les jeunes en Calédonie aujourd'hui à capitaliser la connaissance de leurs propres langues maternelles et à faire tomber les barrières linguistiques, qui les piègent, pour favoriser l'intégration des diverses communautés calédoniennes. Ca me semble que toutes ces langues, qu'elles soient locales, étrangères ou coloniale, sont compatibles dans ce petit pays insulaire, mais il faut encore le soutien du gouvernement et un certain temps de mise en confiance pour les apprivoiser. En procédant étape par étape, par la reconnaissance, la valorisation et puis l'apprentissage de la langue du voisin, on assurera l'avenir de ce riche patrimoine lingustique, que possède la Nouvelle-Calédonie.
A mon avis, continuer à promouvoir ces langues autochtones dans la sphère politique encouragera les jeunes en Calédonie aujourd'hui à capitaliser la connaissance de leurs propres langues maternelles et à faire tomber les barrières linguistiques, qui les piègent, pour favoriser l'intégration des diverses communautés calédoniennes. Ca me semble que toutes ces langues, qu'elles soient locales, étrangères ou coloniale, sont compatibles dans ce petit pays insulaire, mais il faut encore le soutien du gouvernement et un certain temps de mise en confiance pour les apprivoiser. En procédant étape par étape, par la reconnaissance, la valorisation et puis l'apprentissage de la langue du voisin, on assurera l'avenir de ce riche patrimoine lingustique, que possède la Nouvelle-Calédonie.
Une classe de cuisiniers en terminale |
*Sur ce blog, j'ai décidé d'écrire les mots « kanak » et "maori" au masculin singulier, quels que soient le nombre et le genre qu'ils représentent, selon les systèmes grammaticaux de ces langues autochtones.
Monday, 23 May 2011
Mise en scène...
La plupart de mes observations sur ce blog proviennent des expériences que j’ai vécues en travaillant en tant qu’assistante d’anglais avec une vingtaine de classes d’élèves en seconde, première et terminale au Lycée Auguste Escoffier à Nouméa. Le lycée comprend deux sections: une section hôtelière réputée (qui doit son nom au "roi des cuisiniers", Mr. Auguste Escoffier) et aussi une section professionnelle et commerciale, offrant des filières comme la logistique, le secrétariat et la comptabilité.
Avant de mettre pied sur le Caillou, j’ai consulté le site Web du lycée où j’allais enseigner. En arrivant, je devais me rappeler qu’on « ne juge pas un livre à sa couverture », un proverbe qui m'était de plus en plus pertinent lorsque j’entrais, pas à pas, au sein de l’établissement. Certes, en regardant à travers la belle façade du bâtiment, j'ai pu percevoir la vraie réalité d'une organisation qui vise à répondre aux besoins éducatifs des jeunes de diverses origines.
Devant l'entrée du lycée |
Le restaurant du lycée |
Ce qui a marqué mes premiers souvenirs était les conditions de travail différentes de celles auxquelles je m’étais habituée en Nouvelle-Zélande. Entourée de fenêtres cassées, j’enseignais dans les salles de classes dégradées, dont les murs étaient saturés de graffitis des élèves. A mon avis, cette expression « d’art rebelle » montrait leur désir de s’émanciper au niveau personnel et aussi de se revendiquer de leurs origines face à l’autorité française. Même sous mes yeux, des élèves mélanésiens ont osé laisser leurs propres traces avec un stylo, provoquant leurs camarades ainsi que le professeur responsable.
Une salle de classe |
Les graffitis des jeunes |
Bien qu’il soit interdit de transmettre des messages politiques au lycée, les élèves autochtones étaient quelquefois vêtus de vêtements à capuches ou en jean, ou de t-shirts portant les paroles « KANAKY 2014 », le drapeau kanak, Bob Marley ou des symboles néo-zélandais, comme la fougère. De temps en temps, le guerrier corse ou l'ancien guerrier mélanésien infâme, Ataï, apparaissait sur leurs habits aussi. Ce groupe de jeunes ne voulait pas seulement faire entendre leur voix pro-indépendantiste au niveau vestimentaire, mais aussi par leur comportement, qui était plus problématique dans les classes qui se spécialisaient dans les matières techniques. Les élèves wallisiens, vietnamiens et français (les Caldoches ainsi que ceux nés en Métropole) avaient certainement leurs propres idées concernant la situation politique en Nouvelle-Calédonie mais étaient plus discrets pendant les cours.
Une classe en terminale |
A mes yeux, ces élèves de différentes classes sociales et de diverses cultures figurent parmi de nombreux véritables livres vivants, dont le récit se situe dans un pays à la recherche d’une stabilité politique. Dans ce cadre lycéen qui ne représente qu’une petite partie de la société calédonienne, je me suis permis de m’informer de leurs identités culturelles qui semblent bien enracinées dans une société française dominante ou dans une société mélanésienne indépendante. Très peu d’entre eux se considèrent comme issus d’un pays culturellement inclusif. Ceci souligne les conflits interculturels qui existent même entre ces élèves, qui sont parfois d’origines multiples.
Afin de pouvoir profiter de ma position privilégiée comme une personne de l’extérieur ayant la capacité et le temps de lire et de classifier ces livres dans cette bibliothèque vivante, il fallait m’adapter à ce nouvel environnement et me sentir à l’aise dans mon rôle au lycée. En bien m’impliquant auprès des élèves, j’ai essayé d’élargir notre connaissance mutuelle de la situation linguistique en Calédonie, tenant compte de sa riche diversité. Cette découverte du patrimoine linguistique était un sujet qui nous réunissait et était ainsi le point du départ pour franchir le seuil entre les cultures représentées dans la classe.
Friday, 15 April 2011
Préambule
Depuis un mois, j’ai l’occasion de pouvoir découvrir la richesse de la diversité linguistique ici en Nouvelle-Calédonie, non seulement dans le cadre lycéen, mais aussi dans la sphère publique.
Comme un creuset de langues, la Nouvelle Calédonie est composée de trois provinces où se parlent, bien entendu, le français, une trentaine de langues autochtones austronésiennes, plusieurs variétés de créole à base française et des langues des divers communautés ethniques minoritaires, telles que le wallisien, le tahitien, le vietnamien et l’anglais, pour n’en citer que quelques-uns. Il est fascinant de voir et entendre l’interaction de toutes ces langues, qui se côtoient dans un petit espace confiné puisque la Nouvelle-Calédonie n’a ni de grande superficie, ni de population importante.
En y ajoutant mes propres observations et expériences ici, ce journal va explorer les notions concernant la variété linguistique, la mise en valeur des langues locales et régionales, ainsi que l’attitude envers l’emploi de ces langues. En tant qu’observatrice et chercheuse linguistique, j’espère devenir plus consciente du statut de certaines langues et du patrimoine linguistique au fur et à mesure de mon séjour à Nouméa.
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Plage de Thio, Nouvelle-Calédonie |
Sunday, 10 April 2011
La langue du cagou
Pourquoi le titre « la langue du cagou ? »
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles ce blog mérite un tel titre.
Afin de mettre en valeur certains aspects des langues calédoniennes, il fallait employer une image appropriée, comme celle de la langue du cagou, pour faciliter la transmission de ces particularités linguistiques, qui deviennent ainsi plus riches et plus vivantes que celles qu'exprime un vocabulaire descriptif.
La référence à un oiseau particulier à la N.C. fournit un contexte géographique pertinent dans lequel on peut comparer son existence avec celle des langues locales. Certes, cette analogie ne relie pas tout, mais permet de nous situer dans un espace linguistique uniquement calédonien.
L’emblème du cagou et ses traits peuvent illustrer les diverses caractéristiques, y compris l’histoire, la préservation, la beauté, l’évolution et la survie de ces langues, dites vernaculaires, faces à la langue dominante, le français.
Bref, « la langue du cagou » est un terme qui encadre mes observations linguistiques sur ce territoire français, un pays qui est ancré dans une réalité polyglotte, avec une forte représentation kanak au niveau culturel et social.
Sans trop mâcher les mots, ce titre ne devrait pas être pris (trop) au sérieux, car il sert seulement à rendre ce blog un peu plus appétissant et attrayant, même si le cagou ne se mange pas et est inapprivoisable!
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